Planche d'ambiance de la ligne Aérostat inspirée des ballons à air chaud et des montgolfières anciennes sous Louis XVI

Comme un mirage errant, je flotte et je voyage.
Coloré par l’aurore et le soir tour à tour,
Miroir aérien, je reflète au passage
Les sourires changeants du jour.

Louise-Victorine Ackermann, Le Nuage

En décembre 2017, la ligne Aérostat vient compléter la collection Res Mirum.

Majestueux mastodontes aériens, les aérostats fascinent de par leurs imposantes silhouettes, mais aussi parce qu’ils évoquent le voyage d’un autre temps, le rêve… mais avant tout, les premiers aérostats de l’Histoire permettent enfin d’entrevoir la possibilité de concrétiser un des plus vieux rêves de l’être humain : voler ! C’est ainsi que ces premiers ballons marquent le début de la conquête du ciel. Faisons un petit saut dans le temps et retraçons l’épopée des touts débuts de l’aéronautique à travers l’histoire de ces tout premiers ballons.

 

AÉROSTATS, AÉRONEFS, OU AÉRODYNES ?

Les aérostats sont des engins qui volent parce qu’ils sont plus légers que l’air (principe de la poussée d’Archimède). Les avions, hélicoptères, fusées… sont des aérodynes ; ils sont plus lourds que l’air, et utilisent une force dynamique pour voler. Aérostats et aérodynes constituent ensemble le groupe des aéronefs.

 

NAISSANCE DE L’AÉROSTATION

Il est fait mention depuis longtemps dans l’Histoire d’expériences qui auraient été tentées pour voler, plus ou moins créatives – pour ne pas dire farfelues, et pas vraiment efficaces… jusqu’à ce qu’en 1782, les choses prennent une tournure plus sérieuse.

Deux individus constatent qu’une pièce de tissu légère remplie d’air chaud s’élève dans l’air, et se disent qu’il y a quelque chose à tirer de cette observation.

L’idée serait de construire un ballon dont l’enveloppe serait en tissu ou en papier, et de le remplir d’air chaud. Ça tombe bien, ils ont les moyens techniques et matériels de le construire, ils sont propriétaires d’une papeterie importante, située à Annonay, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Lyon : la papeterie Montgolfier. Nos deux protagonistes sont les frères Étienne et Joseph Montgolfier, dont le nom va passer à la postérité bientôt.

Ils entreprennent donc la construction d’un petit ballon, d’un mètre cube, qu’ils remplissent de fumée produite avec de la paille humide mélangée à de la laine et du papier, car ils se disent que la fumée est la matière qui compose les nuages… puis ils en construisent un plus gros, de 3m³, puis 12m³, et comme l’expérience est concluante, ils passent à la construction d’un ballon de 800m³ début 1783. Ils vont inaugurer  le vol de ce ballon en public le 4 juin 1783, et c’est cette date qui va généralement être retenue dans l’Histoire comme marquant le tout début de l’aérostation.

 

LA POSTÉRITÉ DES MONTGOLFIER

Leur expérience parvient aux oreilles de l’Académie des sciences, et les frères Montgolfier sont invités à venir à Paris pour en faire la démonstration devant le roi Louis XVI. Ils construisent alors sur place un ballon encore plus gros. Mais pour l’instant, les essais ont officiellement été effectués sans humain à bord ; trop dangereux… Alors pour prouver que cela est possible, ils fixent à ce ballon une nacelle avec à l’intérieur un coq, un mouton et un canard. Le 19 septembre 1783, devant la foule médusée et la famille royale, le ballon s’envole, et va transporter ses passagers jusqu’à une altitude de 600m et parcourir quelques kilomètres. Le vol est un succès ! L’ultime étape consiste donc à construire un ballon pouvant transporter des humains ; on en reconstruit donc un nouveau, de  2400m³. Deux mois plus tard, le 21 novembre 1783, a lieu le premier vol habité officiel, qui va rester gravé dans les mémoires. Cet aérostat, du nom de Le Réveillon restera célèbre, son image va traverser les siècles ; si bien que tout le monde le connaît aujourd’hui, pour des raisons que vous allez découvrir.

Les frères Montgolfier accèdent à la reconnaissance, et reçoivent notamment le titre de chevalier.

D’INTRÉPIDES AÉRONAUTES

Si on peut admirer la créativité des Montgolfier, il faut saluer l’audace des premiers hommes qui embarquèrent à bord de leur invention, devenant ainsi les premiers aéronautes : le Marquis d’Arlande, qui est déjà l’un des précurseurs du parachutisme, et Jean-François Pilâtre de Rozier, intrépide conquérant de l’espace qui va devenir le premier aéronaute iconique en effectuant plusieurs vols par la suite. Il met au point un peu plus tard son propre aérostat, d’une technologie différente, qu’on appela aéro-montgolfière ou rozière, à bord duquel il perd la vie en tentant de traverser la manche.

A peine quelques mois plus tard, le 4 juin 1784, une jeune Lyonnaise du nom d’Elisabeth Tible prend place à bord de l’aérostat La Gustave, devenant la première femme aérostatière.

D’autres personnages célèbres viennent émailler l’histoire de l’aérostation : citons tout particulièrement  Jean-Pierre Blanchard, premier aéronaute professionnel de l’Histoire, qui va traverser la manche quelques mois plus tard et exécuter des centaines d’ascensions ; citons également son épouse Sophie Blanchard, première aéronaute professionnelle de l’Histoire début 1800, qui reçoit le titre d’aérostière officielle de la Restauration ; André-Jacques Garnerin, qui serait l’inventeur du parachutisme, et son épouse Jeanne Labrosse, l’une des toute premières aéronautes et première femme à sauter en parachute en 1799.

 

LA MONTGOLFIÈRE VS LA CHARLIÈRE

Est-ce que les frères Montgolfier étaient d’innovants précurseurs, ou est-ce qu’ils se sont fait porter par les circonstances ? Indéniablement, les deux Ardéchois étaient d’inventifs techniciens ; mais ce que la mémoire populaire retient de l’Histoire ne s’encombre pas toujours de nuances. Or plusieurs événements concomitants, et même parfois bien plus anciens, méritent considération.

On peut noter par exemple qu’il y a environ 2000 ans, les chinois avaient déjà inventé la lanterne céleste, petits ballons en papier de riz qui s’élèvent dans les airs à l’aide de brûleurs chauffant l’air à l’intérieur.

Les nombreux inventeurs à s’intéresser à la question en ce siècle des lumières, les découvertes et avancées scientifiques notamment en chimie et en physique, rendait propice l’émergence de cette invention. On met par exemple en évidence en 1766 les propriétés d’un gaz à être beaucoup plus léger que l’air : l’hydrogène.

Aussi, lorsqu’il entend parler des tout premiers essais des Montgolfier, un professeur de chimie du nom de Jacques Charles entreprend de construire lui aussi un aérostat, à ceci près qu’il préfère le gonfler de ce nouveau gaz. Il va ainsi jouer un rôle important dans cette aventure ; sa “machine aérostatique” est bien plus aboutie que celle des Montgolfier, et son vol bien plus performant. Mais la démonstration officielle de son engin volant, nommé “charlière”, est devancée de quelques jours par les frères papetiers…

 

LES RÉPERCUSSIONS DANS LA CULTURE, DE JULES VERNE AU STEAMPUNK

Voir s’envoler ces globes immenses, est à l’époque quelque chose d’extraordinaire, un véritable exploit. La ballomania se déferle, les ballons sont à la mode, et on les représente partout : bibelots, objets d’art, instruments de mesure, bijoux, arts de la table, faïences et porcelaines, décoration, illustrations, et même la mode vestimentaire qui se pare de manches et de robes ballon. Les aérostats vont marquer profondément la culture populaire au travers d’œuvres littéraires comme celles des écrivains Jules Verne et Edgar Allan Poe, et jusqu’à aujourd’hui encore au travers notamment du mouvement steampunk…

 

L’ÉVOLUTION VERS DIRIGEABLES ET ZEPPELINS

Très vite, on va chercher à en contrôler le vol, car il faut souligner que jusqu’ici ces engins volants sont totalement soumis aux courants aériens, ils ne peuvent que monter ou descendre et planent ainsi au gré des vents. Mais il faudra attendre pas moins de 50 ans pour que le français Henri Giffard trouve le moyen de diriger ces ballons à l’aide d’un moteur à vapeur, créant ainsi le premier dirigeable, et plus de 100 ans pour voir émerger le premier zeppelin.

Dans la seconde moitié du 19è siècle, on commença à entrevoir la possibilité de faire voler des engins plus lourds que l’air… mais c’est une autre histoire.

 

DE LA MONTGOLFIÈRE AU LOGO CANSON

La papeterie Montgolfier, qui se vit décerner en 1784 le titre de Manufacture Royale par le roi Louis XVI devient quelques années plus tard, par le truchement des héritages et des mariages, l’entreprise Canson.

L’entreprise se spécialisa peu à peu dans les papiers de qualité pour les cahiers à dessin et les arts graphiques, et utilisa sur ses produits l’image du fameux premier aérostat du 21 novembre 1783 sujet du premier vol humain.

Au fil du temps l’image se simplifia et se stylisa, au point de devenir tout simplement le logo de la marque… et c’est sous cette forme que nous connaissons tous aujourd’hui, sans forcément le savoir, cette montgolfière historique.

Évolution du logo Canson depuis les frères Montgolfiers

 

LES AÉROSTATS DE RES MIRUM

C’est au travers des tout premiers ballons de cette fin du XVIIIè siècle, reproduits d’après des illustrations d’époque, que Res Mirum retrace l’épopée de la conquête du ciel.

Montgolfières et charlières sont ainsi reproduits en volume, façon camée, avec les détails dont ils étaient richement ornementés. Ils figurent sur une surface dont la texture évoque un ciel nuageux. On retrouve gravés sur la plupart des éléments les symboles de la météorologie ; soleil, nuage, éclairs, pluie et arc-en-ciel.

 

Sources :
https://www.lateliercanson.com/l-histoire-de-cansonr
Marie Thébaud-Sorger, Une histoire des ballons, éditions Temps & espaces des arts, 2010
http://lettre-gallica.bnf.fr/la-conquête-du-ciel-en-montgolfière
https://www.compagnons-du-vent.fr/blog/histoire-de-laerostation/21-novembre-1783-recit-du-premier-vol-humain/?http://cabanus.e-monsite.com/pages/histoire-des-ballons/ballon-1782-1783.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_Montgolfier#cite_note-10

LES BIJOUX AÉROSTAT

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